Maladies auto-immunes
L’incidence de ces maladies augmente régulièrement, comme celle de toutes les pathologies dites « de civilisation » telles que les maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer…), les maladies cardiovasculaires, les allergies, les cancers, les maladies métaboliques (diabète, surcharge pondérale…), etc. Ce qui laisse à penser que nos modes de vie sont en cause.
Le mécanisme en cause est un dérèglement apparent du système immunitaire, lequel ne semble plus faire la distinction entre le soi et le non-soi.
En situation normale, le système immunitaire a pour rôles de repérer des micro-organismes, des corps étrangers, ou des cellules anormales, potentiellement dangereux pour notre santé, afin de les détruire et de les évacuer.
Pour différentes raisons, il arrive que ce système ne fasse plus la distinction entre ces indésirables et les cellules saines d’un tissu de notre propre corps. Il commence alors à détruire ce tissu, par exemple : le cartilage dans la polyarthrite rhumatoïde, la glande thyroïdienne dans l’hypothyroïdie de Hashimoto, la gaine de myéline des nerfs moteurs dans la sclérose en plaque.
Pourquoi le système immunitaire s’emballe-t-il ainsi ? Un petit coup de folie ? Absolument pas. Il fait très bien son travail, il n’y a de sa part ni folie ni fatalité. Nous allons essayer de le comprendre, en gardant à l’esprit que ces explications sont données dans les limites de nos connaissances actuelles.
Le grand trépied en physiopathologie est presque toujours :
. Prédisposition génétique (héréditaire ou par mutation)
. Facteurs environnementaux (pollution, alimentation, climat, niveau de sédentarité…)
. Choc psychologique généralement précédé d’un sentiment d’impuissance-désespoir prolongé ou souvent répété.
La conjonction d’au-moins deux de ces éléments, voir des trois, est nécessaire au déclenchement d’une maladie.
. Prédisposition génétique : des antécédents familiaux ou l’appartenance à certains groupes génétiques sont retrouvés pour quelques maladies auto-immunes.
Il y a des anomalies chromosomiques, (exemple : la trisomie), ou des maladies génétiques (exemple : la mucoviscidose), qui entraîneront des anomalies de constitution, quasiment dès la conception ; à ce jour on peut moduler les conséquences de ces anomalies mais pas les guérir, car il y a soit un chromosome surnuméraire (3 chromosomes au lieu de 2 sur la 21è paire dans la trisomie 21), soit une mutation sur un gène qui s’exprime obligatoirement (par exemple pour fabriquer un mucus spécifique des poumons) mais cette mutation fera que l’expression du gène sera anormale (dans la mucoviscidose le mucus, ou surfactant, sera anormal).
En revanche, prédisposition génétique signifie que l’on est porteur d’un gène anormal, mais « muet » parce qu’il n’a pas un rôle direct dans le fonctionnement de notre corps. Ce gène n’entraînera une maladie que s’il s’exprime, se réveille en quelque sorte. Par exemple on sait que les gens qui appartiennent au groupe génétique HLA B27 sont davantage prédisposés à développer une spondylarthrite ankylosante que le reste de la population. Mais toutes les personnes HLA B27 ne développeront pas forcément cette maladie.
Qu’est-ce qui fait que l’on va pouvoir soit moduler l’expression d’un gène dans le cas d’une maladie génétique, soit éviter qu’il se réveille, ou lui permettre de se « rendormir », dans le cas d’une prédisposition génétique ?
C’est ici qu’intervient l’épigénétique. Comme son nom l’indique, c’est ce qui « autour » (épi) de la génétique va influencer l’expression des gènes, et faire qu’une maladie sera plus ou moins grave, ou n’apparaîtra pas, ou disparaîtra, ou au contraire flambera.
Aujourd’hui nous connaissons au moins deux facteurs qui agissent directement :
Sur un brin d’ADN (patrimoine génétique de nos cellules) il y a de nombreux gènes. En les étudiant on s’est rendu compte que seulement 2% de ces gènes sont actifs pour la constitution et le fonctionnement de notre corps, 98% « dorment ». On a longtemps pensé que ces 98% étaient donc inutiles, on les appelait les « gènes poubelle » !! Jusqu’à ce que l’on découvre qu’ils ont un rôle direct sur l’expression des 2% actifs. Ces 98% déterminent l’activité des 2%. Et comment le font-ils ? Sous l’influence :
- Des facteurs environnementaux (physiques et psychosomatiques)
- Du microbiome : c’est-à-dire des gènes de toute la flore saprophyte de notre corps, dont la plus grosse partie se trouve dans notre intestin, mais aussi dans les poumons, sur la peau…ce sont des micro-organismes : bactéries, levures, virus, archés, parasites… La constitution et l’évolution de ce microbiome étant soumises en grande partie aux mêmes facteurs environnementaux que les gènes dormants.
Facteurs environnementaux :
La connaissance de l’épigénétique nous explique le rôle des facteurs environnementaux dans l’apparition d’une maladie auto-immune en cas de prédisposition génétique. Il existe de nombreux cas où cette prédisposition n’a pas été établie, soit qu’elle n’ait pas encore été découverte, soit qu’elle n’existe tout simplement pas, dans ce cas seuls les facteurs environnementaux et psychologiques seraient en cause. Par quel mécanisme ?
Un des facteurs le plus important est l’alimentation, puisqu’elle envahit notre corps 2 à 3 fois par jour minimum, et qu’elle est responsable en grande partie de sa constitution (construction, entretien, fonctionnement), avec l’eau, l’air, le soleil, le mouvement, les relations.
Les aliments ont un rôle direct par les nutriments qu’ils apportent : macronutriments, micronutriments (vitamines, minéraux, antioxydants, etc.), charge électro-magnétique, eau.
Ils ont un rôle indirect en alimentant cette flore saprophyte que nous avons appelé « microbiome ».
Les macronutriments, glucides, lipides, protéines, sont des molécules complexes ; imaginez de longues chaînes constituées de plein de petits maillons. Elles ne peuvent ni entrer dans les cellules ni être utilisées sous cette forme. Il faut qu’elles soient découpées pour séparer chaque maillon, qui va pouvoir alors passer dans le sang puis entrer dans les cellules et être utilisé pour construire de nouvelles cellules, réparer, fabriquer des enzymes, des hormones, de l’énergie, etc., à l’aide de tous les cofacteurs que sont les micronutriments et l’eau.
Les maillons des protéines s’appellent acides aminés
Ceux des glucides s’appellent glucose
Ceux des lipides, acides gras
C’est le travail de la digestion que de faire ce découpage, à l’aide de la mastication, de l’acidité gastrique, et de très nombreuses enzymes produites par les glandes salivaires, l’estomac, le foie, le pancréas, l’intestin et le microbiome.
Sommes-nous équipés pour digérer tout et n’importe quoi ?
Si vous donnez de l’herbe à un oiseau il aura la diarrhée
Si vous donnez des fruits et des graines (céréales) à un chat il deviendra diabétique
Si vous donnez de la viande à une vache…elle deviendra folle !!
Et l’humain ?
Nous sommes très bien équipés pour digérer les sucres simples des fruits, les peptides (petits morceaux de protéines) et les acides gras des verdures tendres, ainsi que pour tolérer les fibres de ces deux variétés d’aliments. Après leur ingestion il reste très peu de macronutriments non digérés dans la partie distale de l’intestin grêle et dans le colon. Les glucides, les lipides et les protéines ont tous été parfaitement découpés en petits maillons, qui sont passés dans le sang avec les micronutriments et l’eau. Il ne reste que des fibres douces (l’aliment de choix de la flore intestinale normale), des cellules et bactéries mortes, et quelques déchets du métabolisme, qui vont tous être gentiment évacués par les selles grâce au péristaltisme efficace induit par les fibres. Jusque-là tout va très bien.
Seulement voilà : Monsieur Adam et Mademoiselle Eve habitaient tous les deux le merveilleux pays d’Eden, dans une région subtropicale où les fruits et les verdures poussaient en abondance toute l’année. Ils s’aimèrent et eurent de nombreux enfants. Tellement nombreux qu’ils n’avaient plus assez de place dans la région (d’autant plus qu’une histoire de fruit interdit était venue mettre la pagaille sur la terre et dans le climat ;). Une partie de leur descendance décida de s’expatrier vers des régions tempérées, où l’on trouve difficilement des fruits et des verdures en hiver. Ils ont pensé que la chair des animaux pourrait leur fournir quelques nourritures. Puis fatigués de se déplacer sans cesse pour chasser, ils se sont dits qu’ils pourraient planter ces graines qu’ils mâchouillaient de temps en temps pour le plaisir, les récolter et les stocker pour les saisons froides. Elles n’étaient pas très digestes, mais depuis que le feu leur était tombé du ciel, la cuisson arrangeait un peu les choses. Ils pourraient par la même occasion élever quelques poules pour leurs œufs, des herbivores pour leur lait que l’on peut transformer en fromage conservable, et manger leur viande les jours de fête (pas plus, c’est du travail l’élevage, ça coûte cher) ou après une petite partie de pêche.
Et voici résolu le problème de carence saisonnière en fruits et verdures ! Sauf que… même après plusieurs milliers d’années de ce nouveau régime notre espèce n’est toujours pas devenue carnivore ni granivore. Certains ont certes développé quelques enzymes spécifiques comme les lactases pour digérer le sucre du lait de vache par exemple, et ça marche à peu près tant que les apports de ces aliments inadaptés restent modérés.
Mais au cours du XXe siècle des techniques nouvelles ont permis de raffiner le sucre, la farine, les graisses…parallèlement la richesse des populations occidentales s’est accrue, et les descendants d’Adam et Eve se sont dits que ce pourrait être la fête tous les jours : viande, laitages, pain, pizzas, gâteaux, sodas, graisses à gogo !! Et cela non pas sur des milliers d’années cette fois, mais en seulement 50 ans. Autant dire que l’organisme n’a pas eu le temps de s’adapter.
Alors ces sucres complexes des céréales et des légumineuses, ces longues chaînes de protéines et de lipides, comment les digérer et en tirer profit ? Car notre système digestif étant inadapté, ces macronutriments arrivent incomplètement digérés dans l’intestin grêle et le colon.
Le biome intestinal est composé pour environ 80% de bactéries saprophytes « saines » que l’on a appelé « probiotiques » parce qu’elles favorisent la vie, elles participent au travail de digestion, à la production de neuromédiateurs, à la stimulation de nos gènes utiles, à la modulation du système immunitaire, etc., et l’on y trouve également 20% de germes dits « pathogènes » parce qu’ils peuvent entraîner des maladies s’ils sont en trop grand nombre. Ils sont néanmoins utiles pour stimuler notre immunité. Leur développement est contenu par les probiotiques et par le fait que dans des conditions physiologiques ils n’ont pas beaucoup à manger.
En effet les probiotiques se nourrissent essentiellement des fibres des verdures et des fruits. Les « pathogènes » se nourrissent des sucres complexes, du gras et des protéines des aliments qui arrivent à eux non digérés, c’est d’ailleurs aussi leur job de faire ainsi le « ménage ». Le XXe siècle fût leur siècle, et ça continue !! puisque, comme nous venons de l’expliquer, nos modes alimentaires occidentaux, constitués majoritairement d’aliments indigestes, leur permettent de faire bombance !! et voilà nos « pathogènes » qui se multiplient et dépassent rapidement la barrière des 20%, produisant des toxines en tous genres, des infections, des perturbations immunitaires, des facteurs de l’inflammation générale et locale, agressant ainsi la paroi intestinale qui devient perméable, poreuse. Cette paroi ne fait alors plus office de barrière, à travers laquelle ne pouvaient passer que de tous petits maillons (acides aminés, acides gras, glucose), maintenant c’est Schengen, tout le monde circule, notamment des morceaux de protéines (du gluten, de la caséine, de la viande…), qui parfois ressemblent à certains de nos propres tissus.
Imaginons par exemple que des sous-produits du gluten ressemblent au tissu thyroïdien, et qu’en plus vous ayez une prédisposition génétique à fabriquer des anticorps contre ce type de molécule, et qu’une bactérie pathogène (peut-être justement celle qui se nourrit du gluten mal digéré) envoie un signal à votre ADN pour lui dire d’exprimer sa capacité à fabriquer cet anticorps, et que votre intestin agressé par ces bactéries soit devenu poreux, laissant passer des molécules issues du gluten. Votre système immunitaire va se mettre à fabriquer des anticorps pour éliminer ces molécules de gluten qui n’ont rien à faire dans votre sang, elles sont reconnues comme des corps étrangers potentiellement toxiques. Jusque-là tout va bien, il fait son travail correctement.
Mais du fait de la similitude structurelle de la molécule, le système va aussi diriger son attaque sur la thyroïde et la détruire !! La personne va alors développer une maladie auto (soi-même) immune (attaque du système immunitaire) appelée thyroïdite de Hashimoto, ou hypothyroïdie auto-immune.
Le même genre de chose peut se passer en attaquant par exemple les cellules de l’intestin grêle, provoquant une maladie auto-immune appelée maladie cœliaque, caractérisée par une malabsorption grave qui entraîne une dénutrition. Le traitement consiste en la suppression totale et définitive du gluten. C’est d’ailleurs la seule maladie auto-immune pour laquelle le traitement « allopathique » consiste à éliminer un aliment.
L’immunologie est une science extrêmement complexe, et bien sûr ce que je viens d’écrire est une simplification des phénomènes en cause.
Je n’ai pas parlé des polluants tels que les produits phytosanitaires que l’on répand dans les sols et sur les céréales, les fruits, les légumes, pour lutter contre des insectes, champignons, etc., mais qui détruisent aussi nos bactéries probiotiques lorsque nous les ingérons avec nos aliments et par l’eau de boisson.
Les antibiotiques ont le même effet, qu’on les absorbe directement ou par le biais de la viande des animaux traités (y compris les poissons d’élevage).
Les métaux lourds, qui en pénétrant dans nos cellules peuvent modifier leur ADN ou bloquer des enzymes, elles sont alors reconnues comme anormales par le système immunitaire et détruites ; ces métaux sont présents dans l’air, la fumée de cigarette, certains médicaments, les poissons sauvages…
L’exposition au soleil permet la synthèse de la vitamine D qui est en fait une hormone et qui a un rôle de régulateur sur le système immunitaire, son déficit favorise les désordres immunitaires.
Les facteurs psychologiques :
Le mental n’est pas une force magique qui agirait de façon un peu surnaturelle, où se confondent facilement science et pseudo-spiritualité. Et à l’opposé, contrairement à ce qu’essaye de nous dire une branche des neurosciences, il a aussi été démontré qu’il n’y a pas de déterminisme en la matière. La pensée, et son exécution pratique, relève en grande partie de la conscience et d’une certaine volonté librement choisie ; ceci même s’il existe aussi un héritage à la fois génétique et socio-familial de notre tempérament et de notre caractère. Il est évident que selon la prédominance de notre cerveau gauche ou droit, on sera plus ou moins artiste et intuitif ou rationnel et pragmatique. Il est également certain que la capacité au mal est aussi inhérente à l’homme que celle à faire le bien.
Entre pensée magique et scientisme il n’y a de place que pour des dogmes idéologiques, et dictatoriaux par définition. Cela me paraissait important à préciser avant de présenter les travaux de chercheurs en neuropsychologie plus objectifs.
En fait on parle aujourd’hui d’une unité psychosomatique, et même de neuro-psycho-immuno-endocrinologie, tant ces systèmes sont liés entre eux. Essayons de faire simple…
Nous sommes conçus pour répondre de manière efficace à un stress aigu afin de fuir ou d’attaquer pour protéger notre vie ou celle des nôtres.
Si pour une raison quelconque la situation ne permet pas de répondre par la fuite ou l’attaque, on peut alors développer une anticipation anxieuse de l’impuissance à répondre au stress, qui pérennise les effets du stress, le stress se chronicise. L’hormone principalement sécrétée dans ce cas est le cortisol. Parmi ses nombreux effets on retiendra : son potentiel immunodépresseur car le système immunitaire est au ralenti en sa présence, son caractère acidifiant (par hypercatabolisme), et l’induction d’une résistance à la nutrition (ralentissement de la digestion et de l’assimilation).
La résistance à la nutrition entraîne une mal-digestion et donc une prolifération des germes pathogènes, cette prolifération est aggravée par la baisse de l’immunité et le milieu acide, et va favoriser la porosité intestinale avec toutes les conséquences décrites précédemment.
Un exemple concret de l’interaction entre le biome intestinal et notre état psychique est donné par cette double expérience sur des souris :
On prend deux groupes de souris qui sont nourries de la même manière, avec une alimentation adaptée à leur espèce. On rend les souris du groupe 2 dépressives. On prélève et on analyse leur flore intestinale, celle du groupe sain est normale, celle du groupe des dépressives est perturbée. On stérilise l’intestin des souris des deux groupes. Puis on implante la flore des souris dépressives aux souris saines et elles deviennent dépressives, on implante la flore des souris saines aux souris dépressives et elles guérissent de la dépression ! On observe ainsi l’influence du microbiome sur la santé mentale.
Maintenant on prend des souris saines, on analyse leur flore intestinale qui se révèle saine aussi. Puis on rend ces pauvres bêtes dépressives. On analyse à nouveau leur flore : elle est devenue anormale. On soigne nos petits cobayes de leur dépression, leur flore se normalise. Ainsi est mise en évidence l’influence de la santé mentale sur le microbiome.
Des observations similaires ont pu être faites sur des humains en bonne santé, dépressifs, ou après guérison de la dépression.
Peut-on guérir ou au moins stabiliser ces pathologies auto-immunes ?
En allopathie dans certains cas on se contentera de donner l’hormone qui n’est plus produite en quantité suffisante (hormone thyroïdienne dans les hypothyroïdies d’Hashimoto, insuline dans le diabète de type 1), on permet ainsi aux gens de continuer à vivre, ce qui est déjà énorme, mais ils restent dépendants d’un produit, qui de surcroît ne remplace jamais parfaitement nos propres hormones.
Dans la plupart des autres cas, on cherche à calmer le système immunitaire en donnant des immunosuppresseurs (corticoïdes, biothérapies). En période de poussée aiguë il arrive que l’on n’ait pas le choix, lorsque les symptômes sont soit trop douloureux soit dangereux. Les inconvénients sont qu’en abaissant l’immunité on soumet la personne aux risques d’infections et de cancers. C’est donc une solution difficile à envisager sur le long terme, d’autant plus que si elle réduit momentanément les conséquences de la maladie elle ne s’attaque pas aux facteurs déclenchants, et n’empêche pas totalement la maladie d’évoluer.
Après lecture de la première partie de cet article il devient aisé de comprendre quels seront les moyens de prévenir une maladie auto-immune, même en cas de prédisposition génétique, et de freiner son évolution si elle est déjà déclarée, voir même de favoriser sa guérison ; ce ne sera pas tout à fait vivre d’amour et d’eau fraîche mais presque !
Ce sera plus exactement vivre :
De fruits et de verdures tendres
D’eau pure
De soleil
D’amour
Joli programme n’est-ce pas ?!
–De fruits et de verdures :
Beaucoup de choses pourraient être discutées ici, ce serait trop long, mais nous pouvons souligner 3 points spécifiques pour les maladies auto-immunes :
. Cru ou cuit ?
Des recherches ont montré qu’une alimentation végétale majoritairement crue (au moins 75% de la ration calorique journalière) favorise la distinction du soi et du non-soi par le système immunitaire. Les mécanismes en cause ne sont pas tous clairement identifiés, mais l’un d’entre eux pourrait être la charge électromagnétique des cellules et leur potentiel de membrane. Petite explication biophysique et biochimique : les plantes sont autotrophes, cela signifie qu’elles ont la capacité de transformer des minéraux et oligoéléments inorganiques (non ionisés) en éléments organiques (ionisés), en revanche les animaux et les humains sont hétérotrophes, leurs cellules ne peuvent utiliser presque que des éléments organiques, ionisés. Concrètement, si vous sucez de la craie votre organisme ne pourra pas en faire grand-chose, et le calcium ira plus volontiers se déposer dans vos artères, vos articulations ou votre cristallin et n’aura que peu d’intérêt pour le fonctionnement du métabolisme cellulaire. En revanche le cresson transformera ce calcium inorganique présent dans le sol en une molécule active qui, lorsque vous aurez digéré votre salade, sera assimilé et utilisé par vos cellules.
La répartition de ces éléments ionisés à l’intérieur des cellules et dans le liquide extracellulaire crée des différences de charge électromagnétique qui génèrent un potentiel de membrane que l’on peut mesurer. Ce potentiel est le reflet de la vitalité des cellules, plus il est élevé plus la cellule est en bonne santé.
Le système immunitaire débarrasse plus volontiers l’organisme des cellules malades et ne s’attaque généralement pas à des cellules en bonne santé.
Or la cuisson a tendance à ramener les minéraux sous une forme inorganique, privant ainsi les cellules d’une partie de ce potentiel de vie, ce qui accroît le risque de les exposer à la destruction.
Par ailleurs les aliments cuits sont reconnus comme des corps étrangers par le système immunitaire, c’est pourquoi le nombre des globules blancs augmentent après un repas cuit. Lorsque ce système est déjà perturbé par une maladie auto-immune, il paraît illogique de le solliciter de cette manière inadéquate.
. L’alimentation moderne inadaptée et la mal-digestion qu’elle induit sont une cause de carences en ces micronutriments nécessaires au bon métabolisme cellulaire. Il faudra donc pallier à cette mauvaise digestion en apportant des nutriments vivants prédigérés, ce que réalisent très bien les jus de légumes et verdures fraîchement pressés.
De plus l’état souvent inflammatoire et poreux de la paroi intestinale, cause essentielle des maladies auto-immunes, suppose aussi qu’on la ménage et qu’on la répare en évitant les aliments qui nourrissent les bactéries pathogènes, et en limitant les fibres agressives (céréales et légumineuses, légumes racines). Dans un premier temps les jus permettront aussi de ne pas agresser l’intestin, puis les smoothies où les fibres des fruits et des verdures sont très finement broyées par un blender. Normalement notre système digestif peut non seulement supporter ce type de fibres, mais il en a même besoin, toutefois l’état inflammatoire est parfois tel qu’il faut les réintroduire très en douceur.
–D’eau pure (ou à défaut, filtrée), faiblement minéralisée, car les minéraux des eaux minérales sont sous une forme inorganique encrassante, sauf lorsqu’elles sont bues à la source.
–De soleil, ou d’une supplémentation en vitamine D3 aux périodes de l’année où les UV sont insuffisants et où l’on doit se couvrir à cause du froid.
–D’amour :
. Il a par exemple été démontré qu’un mariage durable a un effet protecteur contre la maladie ou favorise une guérison, davantage qu’une relation hors mariage ou que des relations passagères. En fait c’est la sécurité offerte par l’alliance contractée qui est protectrice : les deux partenaires s’engagent à une fidélité à vie et à un soutien mutuel, indépendamment des fluctuations sentimentales et des épreuves de la vie, et l’épreuve du temps consolide le sentiment de sécurité, c’est pourquoi, dans les études sur le sujet, ce sont les mariages de plus de 20 ans qui sont les plus protecteurs.
. Une relation amicale ou thérapeutique qui aide à sortir du sentiment d’impuissance-désespoir peut aussi avoir un effet thérapeutique.
. Donner de l’amour à notre prochain, entretenir la vie, ne serait-ce que d’une plante ou d’un animal de compagnie, sont aussi bénéfiques, voir même davantage, que d’en recevoir, surtout lorsque notre amour est désintéressé.
. La foi, si elle n’enferme pas dans la peur et la culpabilité, a aussi un rôle protecteur par la sécurité qu’elle confère au croyant lorsqu’il découvre la bonté de Dieu et s’entretient dans cet amour au sein d’une communauté bienveillante. Des études ont montré la valeur protectrice et thérapeutique de la fréquentation régulière d’un culte avec des gens qui partagent les mêmes valeurs spirituelles.
Bien que ce programme paraisse idyllique à première vue, il n’est pas sorti du cerveau embrumé de rêveurs babacools prônant naïvement un retour utopique à la nature. Il est le fruit de très nombreuses recherches de physiologistes, biologistes, biochimistes, médecins, bactériologistes, immunologistes, chronobiologistes, etc. ; par exemple les publications scientifiques qui font le lien entre biome intestinal et maladies auto-immunes sont de plus en plus nombreuses.
De plus la mise en œuvre d’un tel programme a fort heureusement fait ses preuves en permettant à de très nombreuses personnes de guérir ou de stopper l’évolution de leur maladie, et/ou d’en atténuer les symptômes.
Il demande de la persévérance, il faut en effet compter en général de 3 mois à 2 ans pour en constater les bénéfices.
Le fait de bien comprendre les mécanismes en œuvre et les bienfaits généraux d’un retour à une hygiène de vie adaptée à notre physiologie sera une aide précieuse et durable.
Il est également important de saisir que ces principes d’hygiène de vie seront bénéfiques pour toute la santé et pas seulement pour soigner la pathologie en cause. En d’autres termes, il ne s’agit pas de se « priver » pour se soigner, mais de se faire du bien.
Les premiers temps il peut être utile d’être accompagné par quelqu’un d’expérimenté, notamment en matière d’alimentation « vivante », pour se motiver et surtout pour s’assurer un apport calorique suffisant et éviter toute carence.
Vous trouverez des informations bien documentées sur des sites francophones tels que Régénère, Crudivegan, Vegan’bio, ainsi que des programmes ou des stages intéressants.
Personnellement je ne suis adepte d’aucun dogme alimentaire tels que le véganisme ou le végétarisme, je ne m’intéresse qu’à la physiologie et à la santé. Bien sûr je respecte de tels choix tant que ceux qui les portent ne cherchent pas à les imposer comme des idéologies, mais ils n’interfèrent en aucune manière dans mes propositions de santé, d’autant plus qu’ils ne sont pas toujours très sains.
Il est évident que la diététique préconisée dans cet article est très éloignée des standards habituels et que cela peut être source d’isolement social. Il y a quelques techniques pour éviter cet inconvénient. Il est aussi rassurant de savoir qu’après un temps d’application le plus strict possible, jusqu’à obtention des bénéfices optimaux, il sera possible d’élargir les menus, tout en évitant de revenir aux excès qui ont favorisé la maladie.
Enfin, il est indispensable d’être suivi par un médecin spécialiste pour établir un diagnostic précis, faire régulièrement les examens complémentaires qui s’imposent, et ne pas se mettre en danger en arrêtant de son propre chef des traitements parfois vitaux.
Espérant que cet article vous aura éclairé et encouragé, je vous souhaite une bonne route vers la santé !